Une Inde plus écologique
Les différents ministères actuellement engagés dans l’énergie et l’environnement devraient être regroupés en un seul ministère omnibus de l’énergie et de l’environnement. Cela va perforer l’approche cloisonnée actuelle de la politique énergétique et permettre au nouveau gouvernement de voir le secteur à travers une lentille intégrée et holistique. Il pourrait plus facilement suivre et évaluer les implications systémiques des changements dans une ou plusieurs variables de composant. Deuxièmement, une loi sur la sécurité de l’énergie et de l’environnement »devrait être adoptée le plus tôt possible. L’objectif d’un tel acte devrait être d’intégrer l’énergie et l’environnement dans le récit national; définir la feuille de route pour gérer et atténuer le défi émergent de l’équilibre entre le développement économique et les demandes énergétiques dans le but de protéger l’environnement; et de mobiliser le soutien du public pour les changements politiques et réglementaires nécessaires pour accélérer la transition vers un système énergétique non fossile. Enfin, les données énergétiques sont dispersées dans divers ministères. Cela entrave la politique et l’investissement. Le nouveau gouvernement devrait établir un centre de données énergétiques intégré, dont les données devraient être régulièrement mises à jour et mises à la disposition de tous les acteurs à des conditions commerciales.
Décarboniser
Décarbonisation, gestion de la demande et efficacité devraient être les maîtres mots de la politique énergétique du nouveau gouvernement. Dans ce contexte, l’accent devrait être mis sur la production d’électricité à partir de l’énergie solaire et éolienne, l’incitation aux véhicules électriques, la réduction de la consommation de diesel dans l’agriculture, l’application des normes et des normes d’émissions, la refonte des bâtiments et des usines pour les rendre neutres en carbone et influencer le changement de comportement vers la conservation de l’énergie. Une poussée à plusieurs volets dans ce sens affaiblira la relation malsaine actuelle entre la croissance économique, la demande d’énergie et l’environnement. De plus, le fonds pour l’énergie propre »est actuellement financé par un arrêt de la production de charbon. Il est également géré par le ministère des finances. Le fonds devrait être augmenté par l’émission d’obligations vertes »et peut-être une taxe sur l’énergie propre. Son administration devrait être confiée à ceux qui ont une expertise dans le domaine. La raison de la première est d’intensifier la recherche et le développement sur les technologies d’énergie propre (par exemple le stockage des batteries, la capture et la séquestration du carbone, l’hydrogène, la gazéification du charbon, les réacteurs nucléaires modulaires, etc.) et de financer l’infrastructure de transport et de distribution nécessaire pour absorber le flux d’énergie propre. La raison est de protéger les fonds de la séquestration dans le Fonds consolidé, de créer les conditions d’une incubation de l’innovation et de forger des partenariats internationaux de R&D et de technologie.
Mieux gérer les ressources
Les leviers de la politique pétrolière sont aujourd’hui entre les mains des dirigeants autocratiques. Cette personnalisation »de la politique pétrolière n’aurait pas été un problème dans le passé lorsque le pétrole était principalement échangé contre des contrats d’approvisionnement à long terme. Mais aujourd’hui, dans le contexte d’un marché intégré, liquide et fongible caractérisé par des accords flexibles à court terme, cela est particulièrement pertinent pour les pays dépendants des importations comme l’Inde. Les actions locales des dirigeants ont désormais des ramifications mondiales liées à l’offre. Le nouveau gouvernement devrait donc chercher à développer un cadre spécialisé de diplomates de l’énergie. » Il devrait envisager des entrants latéraux aux échelons intermédiaire et supérieur du gouvernement ayant un domaine pertinent et une expertise internationale. Il devrait libérer les unités du secteur public de l’énergie d’une surveillance bureaucratique intrusive pour permettre à leur direction de répondre avec agilité aux évolutions inattendues du marché. Et il devrait établir de solides relations personnelles avec les dirigeants des pays exportateurs de pétrole. En période de crise, ce dernier pourrait bien être le point d’ancrage de la sécurité d’approvisionnement de l’Inde.
Près de chez nous, la géologie peu attrayante de l’Inde est la raison pour laquelle les divers appels d’offres pour les investissements du secteur privé dans l’exploration pétrolière et gazière n’ont pas été un succès. Le nouveau gouvernement ne devrait pas arrêter cet effort mais il devrait envisager trois changements aux termes actuels du contrat. Premièrement, il devrait remplacer le modèle actuel de partage des revenus par un modèle de partage de la production pour une nouvelle exploration. Deuxièmement, il devrait lier l’investissement dans les champs découverts marginaux et plus petits à l’accès au marché de détail national et supprimer la condition selon laquelle seules les entreprises qui ont investi des roupies. 2000 crores seront éligibles pour une licence de commercialisation. Troisièmement, il devrait envisager de proposer Mumbai High et d’autres grands champs pétroliers et gaziers producteurs à des acteurs internationaux grâce à des technologies éprouvées de récupération améliorée du pétrole. Les taux de récupération actuels de la production de ces champs sont bien inférieurs à la moyenne mondiale. Une énorme valeur ajoutée augmenterait si nos tarifs pouvaient être augmentés aux normes mondiales.
Vendredi 17 mai 2019
Le charbon représente une autre ressource majeure. Coal India Limited (CIL) est un important producteur de charbon mais fait face à d’énormes problèmes hérités (syndicats, mafia, politique et organisation) qui limitent sa capacité à exploiter pleinement et efficacement les réserves de charbon indigènes du pays. Ces problèmes ne peuvent être résolus sans redessiner au préalable les contours de l’économie politique de l’Inde. Le nouveau gouvernement ne peut naturellement pas s’attaquer à ces problèmes dès le début de son mandat. Il peut cependant ressusciter une décision antérieure d’autoriser les entreprises du secteur privé à l’extraction commerciale du charbon. La pression de la concurrence qui en résultera aura une incidence positive sur les performances de CIL.
Enfin, en Inde, le gaz naturel n’a pas réalisé son plein potentiel. Quatre premières initiatives devraient être envisagées. Premièrement, la Gas Authority of India Limited (GAIL) devrait être dissociée en une société monopolistique de gazoducs. Il devrait être cédé de ses activités en amont (production et regazéification) et en aval (pétrochimie). Ceux-ci peuvent être fusionnés dans une ou plusieurs des PSU existantes. Deuxièmement, le principe de l’accès commun doit être appliqué de manière équitable. Chaque acteur, privé ou public, doit avoir un accès égal aux gazoducs. Troisièmement, le prix du gaz devrait être déterminé sur la base des principes du marché. Ce principe devrait s’appliquer à l’ensemble de la chaîne de valeur du gaz, à l’exception des tarifs des pipelines qui devraient être liés au rendement du capital. Quatrièmement, la plaque tournante du commerce du gaz devrait être rapidement établie. Enfin, les inquiétudes concernant l’inviolabilité des contrats et les retards dans le règlement des différends ont fortement dissuadé les investissements dans le secteur énergétique indien. Des tribunaux spéciaux de l’énergie devraient être créés pour répondre à ces préoccupations.